Les informations historiques suivantes ont été tirées du Dictionnaire Géographique, Historique et Statistique des communes de la Franche-Comté, par A. Rousset, paru en 1858.
Le vocabulaire employé et beaucoup d’informations ont donc changé depuis…
Trenal (Trenay), village de l’arrondissement, du canton et du bureau de poste de Lons-le-Saunier; perception de Courbouzon; succursale dont dépendent Bonnaud, Mallerey et Beyne; à 8 km de Lons-le-Saunier. Altitude : 227m.
La commune de Beyne a été réunie à celle de Trenal le 27 novembre 1822.
Le territoire est limité au nord par Frébuans et le ruisseau de la Déroube qui le sépare de Nilly, au sud par Mallerey, Vincelles et Cesancey, à l’ouest par Mallerey et le ruisseau de la Déroube qui le sépare de Condamine et de Nilly.
Il est traversé par le chemin de gr. com. n°30 (« grande communication » … maintenant D30) de Lons-le-Saunier à Louhans; par les chemins vicinaux tirant à Condamine, Cesancey, Mallerey, de Gevingey à Nilly et de Cesancey à Frébuans; par la Déroube, les ruisseaux du Roi, de St-Georges, du Petit-Étang, et par le bief de Villeneuve ou d’Essenand.
Le village est situé sur une éminence qui domine une vaste prairie , et n’est séparé du département de Saône-et-Loire que par un ruisseau. Les maisons sont peu isolées, construites en pierres et couvertes un tiers en tuiles et les deux tiers en chaume. Les rues sont larges et bien entretenues.
Population:
En 1790 : Trenal 300 habitants et Beyne 90 habitants
En 1846, population réunie 522 habitants (soit plus que la commune actuelle réunie avec Mallerey de nos jours, qui comptait 155 habitants cette année là !)
En 1851, 541 habitants (277 hommes et 204 femmes).
« Population spécifique » (densité) 81 habitants/km²,
127 maisons, savoir: à Trenal 32; au Bout-d’en-Bas 65 et à Beyne 30;
144 ménages.
Les plus anciens registres de l’état-civil datent de 1714.
Les habitants n’émigrent pas.
Cadastre exécuté en 1810: surface 665 ha divisés en 1813 par celles que possèdent 382 propriétaires, dont 249 forains.
Le sol rend sept fois la semence des céréales et produit du blé, de l’orge, de l’avoine, du maïs, des légumes secs, de la navette (plante crucifère voisine du colza), des betteraves, des pommes de terre, du chanvre, beaucoup de fruits, des vins rouges et blancs assez agréables, beaucoup de foin et des fourrages artificiels.
Le produit des céréales et du vin suffit à la consommation locale.
On élève dans la commune des bêtes à cornes, beaucoup de porcs qu’on engraisse, peu de chevaux et de moutons et des volailles; 30 ruches d’abeille.
On trouve sur le territoire d’excellentes sablières, exploitées pour les constructions et le moulage dans les fonderies, de la pierre ordinaire à bâtir et des gravières.
Les habitants fréquentent les marchés de Lons-le-Saunier. Leur principale ressource consiste dans l’éducation du bétail, la culture des terres et de la vigne.
La plupart sont dans l’aisance.
Biens communaux: une église et un cimetière à l’entour, emplanté de beaux noyers; un presbytère bâti en 1776, près du cimetière; une maison commune construite en 1840, contenant la mairie, les logements de l’instituteur et de l’institutrice et les salles d’étude fréquentées en hiver par 48 garçons et 55 filles; un lavoir; un puits; une place publique emplantée de platanes, devant la maison commune; un châlet bâti en 1840, dans lequel on fabrique annuellement 9000 kg de fromages, façon Gruyère.
NOTICE HISTORIQUE
Penché sur le revers occidental d’un coteau qui semble aller expirer à regret sur les bords d’un ruisseau choisi pour limite entre le comté et le duché de Bourgogne, Trenal s’allonge entre entre la chaîne festonnée du vignoble et une vaste prairie au milieu des charmants paysages. Son nom, Tré-nay lui vient du voisinage d’une barque à l’aide de laquelle on traversait la Déroube lorsqu’on suivait la voie romaine de Lons-le-Saunier à Louhans par Savigny-en-Revermont. Les premières habitations de ce village s’alignèrent sur les bords de cette route. Lorsqu’on creuse le sol à une profondeur d’un mètre, on trouve fréquemment sous les fondations des maisons actuelles des tuileaux à rebords et des poteries romaines. On ne doit donc pas être étonné de voir l’église de Trenal dédiée à saint Martin, indice presque certain de sa substitution à un temple païen, et de reconnaître son existence constatée dès l’an 1190 dans une bulle du pape Clément III, qui en assurait la possession à l’abbaye de Baume.
Seigneurie
Trenal dépendait dans des proportions différentes des seigneuries de Savigny-en-Revermont, Saint-Laurent-la-Roche, Courlaoux, Chilly et Gevingey. Les sujets du seigneur de Savigny furent affranchis de la mainmorte en 1503 (Droit dont jouissait le seigneur de s’emparer de la succession de son serf à sa mort).